Burkini et Laïcité; la Liberté de la femme sous contrainte!
Si pour Eric Piolle le Maire de Grenoble, la laïcité se joue ailleurs qu'à la piscine, pour Christophe CERAGIOLI, votre Conseiller dans notre belle ville de Contes, elle se joue AUSSI à la Piscine!
Tous les lieux de notre territoire doivent être protégés de cette nouvelle tâche brune qui tente par tous les moyens d'imposer un Islam politique.
Le maire de Grenoble, après avoir soutenu publiquement un collectif de militantes proches de l’islam politique prônant le port du hidjab dans le sport, souhaite à fait approuver avec une infime majorité de son Conseil Municipal, ce 16 mai 2022, un projet de modification du règlement des piscines municipales pour y permettre le port du « burkini ».
Le maire de Grenoble, inversant les principes, prétend garantir la liberté de quelques militantes communautaristes.
C’est une véritable insulte pour toutes celles qui se sont battues depuis des années pour l’égalité, parfois au péril de leur vie, et à celles et ceux qui continuent de le faire.
Expression sexiste et patriarcale qui cautionne des injonctions pseudo religieuses, ce projet est contraire à la volonté d’émancipation prônée par la République. Il vise à dicter aux femmes comment se vêtir.
Il entretient l’un des ressorts d’une idéologie imposée par des hommes aux femmes, et à elles seules : dissimuler leur corps, assimilé dans sa totalité à un objet sexuel. Triste similitude avec, entre autres, l'Afghanistan qui interdit aux filles la fréquentation de l’école et oblige à nouveau aujourd’hui les femmes à porter la burqa.
Les élus comme Christophe CERAGIOLI, dénoncent et s’opposent à ce projet et resteront vigilants à toutes dérives communautaristes. La Laïcité c'est respecter le fait de croire ou de ne pas croire mais avec le devoir de vivre ensemble en paix. Ils rappellent que tout traitement différencié des personnes fondé sur des motifs liés au genre et à la religion constitue une discrimination, délit puni par la loi!
Ne parlons même pas des conditions d'hygiènes
A l'heure des élections législatives, n'hésitons pas à questionner les différents candidats dans les réunions publiques, par écrit, sur leurs positions respectives qu'ils porteront à l'assemblée nationale en cas de victoire....
Tous les élus n'ont heureusement pas une position anti-Républicaine;
Prise de parole d'Amel Zenati au nom des 13 élu -es GeC votant contre la délibération instaurant un nouveau règlement des piscines municipales
Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les élu.es Chers Grenobloises et Grenoblois, Cette délibération suscite depuis des semaines des débats souvent caricaturaux se focalisant sur un seul et unique aspect de ce qui est soumis à notre vote ce soir : le port d’un maillot de bain couvrant auquel on confère un caractère religieux. Ce sujet divise. Il divise dans la société. Il divise parmi les responsables politiques. Il divise au sein de la gauche. Il divise jusqu’au sein -même de notre majorité municipale.
Nous sommes ainsi, un nombre significatif des élu.es du groupe « Grenoble en commun » à exprimer un vote « contre » cette délibération. En effet, et quand bien même nous sommes favorables à beaucoup d’avancées contenues dans ce nouveau règlement intérieur, notamment du point de vue de l’amélioration des conditions de travail de nos agents, nous ne pouvons qu’être en désaccord avec la rédaction de son article 10 et ce qu’elle implique. Nous n’avons pas le sentiment, ici, de nous déjuger du mandat que les électeurs nous ont confié. En effet, il n'a jamais été mentionné cette question dans le projet de « Grenoble en Commun ». Un désaccord traverse aujourd’hui l’arc humaniste que nous avons su rassembler en 2020, et qui doit perdurer dans le respect des sensibilités de chacun. Avant toute chose, nous souhaitons rassurer toutes celles et ceux qui s'interrogeaient sur notre démarche : nous ne sommes ni frondeurs ni dissidents mais des élu.es locaux, dans une majorité soucieuse de garantir les intérêts moraux de leur Ville et du vivre ensemble, sans stigmatisation, dans le respect de toutes et tous. Nous ne sommes ni des islamophobes, ni des laïcards, et encore moins des individus en proie à un égarement intellectuel et philosophique qui nous rendraient vulnérables à la « lepénisation des esprits », ou à quelque « injonction patriarcale » que ce soit. Nous n’avons rien de commun avec les discours abjects de l'extrême droite, qui cherche à faire de nos compatriotes de confession musulmane la source de tous nos maux. Nous ne nous reconnaissons pas dans les dérives des thuriféraires du gouvernement actuel, qui détournent le concept de laïcité, et sa définition, afin de pointer un ennemi de l’intérieur sur fond de délire « séparatiste ». Loin de tout manichéisme caricatural, nous souhaitons ici exprimer nos convictions, en invoquant la clause de conscience prévue dans la charte de notre groupe. Parce que la question qui est en débat aujourd’hui touche à l’intime de notre vécu, de nos croyances, de nos convictions philosophiques et spirituelles.
Ne nous payons pas de mots : ce qui nous préoccupe aujourd’hui n’est pas la liberté donnée aux femmes de paraître seins nus dans nos piscines municipales. Nous savons tous ici que le débat se focalise sur ce qu’on appelle communément le burkini. Le burkini n’est pas un signe religieux, même s’il est candidat à le devenir ou tout du moins à devenir le symbole identitaire de courants de l’islamisme politique. Le burkini est devenu en réalité un instrument, ici promu par celles et ceux qui détournent l’Islam vers un cadre politique.Que son port puisse être librement consenti ne suffit pas à justifier son autorisation. Que le port du burkini soit revendiqué par des militantes qui se disent féministes, n’enlève rien au fait qu’il soit le résultat d’une injonction patriarcale.
C’est d’ailleurs une pratique courante du patriarcat que de faire porter son injonction de domination sur les femmes, par les femmes elles-mêmes.
Rappelons Nous les débats et les campagnes d’opposition au droit de vote des femmes, dans les différents pays européens, rappelons nous les arguments portés par les femmes, au nom du séparatisme des rôles femmehomme, au nom de la division biologique des sexes, au nom de la répartition des compétences et des sphères de la vie, ou encore, au nom du fait que la politique divise les
hommes et que les femmes doivent rester unies.
Les militantes pro -burkini nous disent qu’elles veulent pouvoir être libres de se couvrir en raison de leur pudeur. Mais la question du consentement dans les rapports de domination femmes -hommes nous interroge et est interrogée par les mouvements féministes. En l’occurrence, dans le cadre de ce système de domination patriarcal qu’est le fondamentalisme religieux, nous ne devrions pas nous interroger ?
Même si nous émettons l’hypothèse que les militantes pro burkini consentent à l’enfermement de leur corps, défendant l’inégalité femmes hommes dans le cadre de leur système de croyance et de pensée, sont conscientes du rapport de domination dans lequel elles évoluent ; Qu’en sera t'il demain pour les autres, ces filles, ces adolescentes, ces femmes, qui se verront imposer cet enfermement ?
Celles-là même qui sont libres aujourd’hui de fréquenter les piscines de Grenoble, sans que cela ne les enferme dans un cadre identitaire qu’elles ne ressentent pas le besoin d’affirmer, sans que cela ne remette en cause leur foi, qu’en sera t'il demain pour elles ?
L’argument de la pudeur ne manque pas non plus de nous interroger, car si porter un burkini est érigé en symbole de la pudeur, que symbolise le port des autres maillots pour les femmes ?
Y'aurait-il une échelle de la pudeur qui serait fonction de la surface de peau couverte ou découverte ? Y'aura t'il les femmes pudiques et respectables en burkini et toutes les autres dont les tenues seraient impudiques ?
Nous savons ici que ce n’est pas le cas, et savons aussi à travers l’histoire des tenues de baignade que les maillots de bain (une pièce, deux pièces, bikini ou monokini) portés de nos jours, sont la résultante de la lutte des femmes contre l’injonction patriarcale teinté de puritanisme religieux. Qu’en sera t'il demain de la pression qui sera exercée au titre de la pudeur, sur les familles, et au sein des familles sur les filles, les adolescentes et les femmes ? Pensez vous réellement que des dispositifs d’aide juridique feront le poids face à la pression du qu’en dira t'on, face au jugement moral qui ne manquera pas d’être porté sur ces impudiques ? Ignorez-vous ce que subissent déjà aujourd’hui les jeunes filles et les femmes selon la façon dont elles s’habillent ? Que dirons nous à cette jeune femme, aujourd’hui libre de paraître en bikini dans nos piscines sans qu’on puisse lui faire le reproche de pouvoir faire autrement et qui, aperçue ainsi vêtue par sa Grand-Mère, sa tante, une amie ou une voisine quelconque, se verra ensuite faire le reproche, dans sa cellule familiale, de ne pas avoir porté un accoutrement sensé respecter des préceptes religieux ?
Il ne vous aura pas échappé que nous ne vivons pas dans un monde dénué de rapports de force et exempt de rapports de domination. Si tel était le cas, nous n’aurions pas ce débat aujourd’hui.
Nous voyons bien que derrière cette volonté d’étendre l’égalité d’accès au service public des piscines, en intégrant cette revendication identitaire du port du burkini, nous ne faisons rien d’autre que renforcer un système patriarcal particulier au sein d’une société qui est loin d’avoir atteint le stade de développement ultime de l’égalité des droits.
Ne faisons pas semblant d’imaginer qu’il s’agit ici d’une revendication largement partagée, ne faisons pas semblant de croire que cette conception d’un Islam rigoriste et politisé ne fait pas débat, nous le savons, c’est un fait, il divise les musulmans en France et ailleurs dans le monde. Ne faisons pas semblant d’imaginer que l’Islam est une religion monolithique, il y a de multiples façons de vivre l’Islam. Nous distinguons clairement ce qui est porté par l’Islam et ce que représente l’islamisme politique de nos jours.
Ne faisons pas comme si l’interdiction du burkini était une discrimination à l’encontre des femmes de confession musulmane, ce n’est pas le cas, le burkini est par contre l’introduction d’une discrimination importante entre les femmes et les hommes et entre les femmes elles mêmes. D’ailleurs qu’en est-il des hommes ? Le fait de paraître torse, nuque et cheveux découverts dans une piscine seraitil foncièrement moins « impudique » pour un homme que ça ne l’est pour une femme du point de vue des conservateurs les plus rigoristes ? Au nom de quelle règle biologique certains comptent-ils motiver cette distinction entre les sexes ?
Nous voyons ici toute l’hypocrisie des promoteurs du port du burkini : sous couvert de dénoncer l’injonction patriarcale, ils cherchent en réalité à rendre visible le fait que, du point de vue de leur interprétation rigoriste de leur religion, les femmes n’ont pas à avoir un statut égal à celui des hommes dans la société.
Est -ce vraiment le rôle de notre conseil municipal, à travers son règlement intérieur des piscines, de s’octroyer le pouvoir d’arbitrer les rapports de force à l’œuvre dans les différents courants de l’Islam et de l’Islam politique, sur le contrôle du corps des femmes ? Avons -nous mandat pour faire cela ? Avons -nous la légitimité pour cela ?
Du point de vue de sa mise en œuvre concrète, ce nouveau règlement intérieur des piscines n’est en réalité porteur ni d’apaisement ni de clarification, mais de questions nouvelles pour les agents des piscines. Car il n’y a pas de tenue de référence, à caractère officiel, pour caractériser précisément ce qu’est un burkini. La société de consommation s’accommodant fort bien des revendications des milieux conservateurs, plusieurs grandes marques de vêtement proposent aujourd’hui diverses tenues, dont aucune n’est identique à l’autre. Cela promet de périlleux exercices pour nos agents :
Sur la jupette mentionnée dans l’article 10 ou plus exactement les tenues près du corps et/ou non près du corps plus longue que la mi-cuisse : Qui va être chargé de vérifier si la jupette en question ne dépasse pas la mi-cuisse comme stipulé dans le règlement ? Les agents des piscines devront-ils se munir d’un mètre, à l’image des policiers de l’Amérique puritaine du siècle dernier qui arpentaient les plages pour mesurer les maillots de bain des femmes ?
Comment allons nous traiter la question des sous vêtements portés sous les burkinis ? L’article 10 les interdit, cependant quels seront les moyens de vérifier que les femmes ne portent pas leur soutien gorge sous leur burkini ? qui s’en chargera ?
Dans quelle mesure la responsabilité de l’institution pourrait-elle être engagée si une noyade survient dans l’un de nos bassins parce qu’une personne portant un vêtement intégral gorgé d’eau n’aura pas pu être extirpée du bassin à temps ?
Certains indiquent que le règlement actuel est discriminant. C’est leur point de vue. Alors nous invitons celles et ceux qui pensent cela à agir en justice pour déterminer si ce règlement l’est réellement du point de vue du droit.
C’est à la justice de dire le droit et à elle seule. Si cette action pour lutter contre les discriminations avaient été engagée et que la justice avait jugé ce règlement intérieur discriminant, alors il y aurait eu jurisprudence et ainsi l’ensemble des villes de France auraient dû modifier leur règlement de manière à se conformer à loi.
Si le jugement avait mentionné une absence de discrimination alors notre règlement intérieur n’aurait pas été modifié et nous aurions évité bien des difficultés. C’était pour nous à la justice de trancher et de dire le droit et non à la ville de Grenoble. Monsieur Le Maire, Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux, nous sommes convaincus comme vous que nos concitoyennes et concitoyens souffrent de nombreuses discriminations et nous le constatons chaque jour en échangeant dans les nombreux quartiers de notre ville : discrimination au niveau de l’emploi, discrimination au niveau du logement, discrimination au sein tout simplement de l’accès aux droits...
Ne faisons pas comme si l’interdiction du burkini était une discrimination à l’encontre des femmes de confession musulmane, ce n’est pas le cas, le burkini est par contre l’introduction
d’une discrimination importante entre les femmes et les hommes et entre les femmes elles mêmes. D’ailleurs qu’en est-il des hommes ? Le fait de paraître torse, nuque et cheveux découverts dans une piscine seraitil foncièrement moins « impudique » pour un homme que ça ne l’est pour une femme du point de vue des conservateurs les plus rigoristes ? Au nom de quelle règle biologique certains comptent-ils motiver cette distinction entre les sexes ?
Nous voyons ici toute l’hypocrisie des promoteurs du port du burkini : sous couvert de dénoncer l’injonction patriarcale, ils cherchent en réalité à rendre visible le fait que, du point de vue de leur interprétation rigoriste de leur religion, les femmes n’ont pas à avoir un statut égal à celui des hommes dans la société.
Est -ce vraiment le rôle de notre conseil municipal, à travers son règlement intérieur des piscines, de s’octroyer le pouvoir d’arbitrer les rapports de force à l’œuvre dans les différents courants de l’Islam et de l’Islam politique, sur le contrôle du corps des femmes ? Avons -nous mandat pour faire cela ? Avons -nous la légitimité pour cela ?
Du point de vue de sa mise en œuvre concrète, ce nouveau règlement intérieur des piscines n’est en réalité porteur ni d’apaisement ni de clarification, mais de questions nouvelles pour les agents des piscines. Car il n’y a pas de tenue de référence, à caractère officiel, pour caractériser précisément ce qu’est un burkini. La société de consommation s’accommodant fort bien des revendications des milieux conservateurs, plusieurs grandes marques de vêtement proposent aujourd’hui diverses tenues, dont aucune n’est identique à l’autre. Cela promet de périlleux exercices pour nos agents :
Sur la jupette mentionnée dans l’article 10 ou plus exactement les tenues près du corps et/ou non près du corps plus longue que la mi-cuisse : Qui va être chargé de vérifier si la jupette en question ne dépasse pas la mi-cuisse comme stipulé dans le règlement ? Les agents des piscines devront-ils se munir d’un mètre, à l’image des policiers de l’Amérique puritaine du siècle dernier qui arpentaient les plages pour mesurer les maillots de bain des femmes ?
Comment allons nous traiter la question des sous vêtements portés sous les burkinis ? L’article 10 les interdit, cependant quels seront les moyens de vérifier que les femmes ne portent pas leur soutien gorge sous leur burkini ? qui s’en chargera ?
Dans quelle mesure la responsabilité de l’institution pourrait-elle être engagée si une noyade survient dans l’un de nos bassins parce qu’une personne portant un vêtement intégral gorgé d’eau n’aura pas pu être extirpée du bassin à temps ?
Certains indiquent que le règlement actuel est discriminant. C’est leur point de vue. Alors nous invitons celles et ceux qui pensent cela à agir en justice pour déterminer si ce règlement l’est réellement du point de vue du droit.
C’est à la justice de dire le droit et à elle seule. Si cette action pour lutter contre les discriminations avaient été engagée et que la justice avait jugé ce règlement intérieur discriminant, alors il y aurait eu jurisprudence et ainsi l’ensemble des villes de France auraient dû modifier leur règlement de manière à se conformer à loi. Si le jugement avait mentionné une absence de discrimination alors notre règlement intérieur n’aurait pas été modifié et nous aurions évité bien des difficultés. C’était pour nous à la justice de trancher et de dire le droit et non à la ville de Grenoble. Monsieur Le Maire, Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux, nous sommes convaincus comme vous que nos concitoyennes et concitoyens souffrent de nombreuses discriminations et nous le constatons chaque jour en échangeant dans les nombreux quartiers de notre ville : discrimination au niveau de l’emploi, discrimination au niveau du logement, discrimination au sein tout simplement de l’accès aux droits...