Liberté, égalité, fraternité…
Dernier 8 mai commémoré dans le cadre de notre mandat, nous avons exprimé notre reconnaissance aux femmes et aux hommes issus des nations du monde entier qui ont conjugué leurs efforts pour nous libérer et restaurer la dignité humaine.
Nous avons choisi de publier ci-après un extrait de lettre de Marguerite Duras à son cher et tendre, Robert Antelme, le 8 mai 1945.
Marguerite et Robert vécurent une passion qui les mena jusqu’au mariage en 1939. Pendant l’Occupation, ils s’engagent dans la Résistance, mais leur groupe tombe dans un guet-apens, et bien que Marguerite Duras parvienne à s’échapper, Robert Antelme est arrêté le 1er juin 1944 et envoyé à Buchenwald. Ce n’est que le 8 mai 1945 qu’il est libéré, épuisé et miné par des mois de détention dans des conditions extrêmes. Marguerite Duras lui écrit alors cette lettre :
« Robert, Tu es vivant. Tu es vivant. Je ne sais pas d’où je reviens moi aussi. Combien de temps suis-je restée dans cet enfer ? […] Je ne saurai jamais d’où je reviens. […] Sois prudent. […] Il fait beau. C’est la Paix. Tu vis. Qu’il est beau ce jour Robert. […] Ma fierté à moi c’est que je pense que je serais morte de ta mort. Tu ne sauras jamais. Jamais. […] Il me semble que je ne puisse plus attendre, que j’arrive au bout de mes forces. Marguerite »
Continuons à faire vivre ces mémoires pour leur courage, leur esprit de sacrifice et leur sens du devoir.
Conscients que la Paix et les valeurs humanistes sont particulièrement fragiles, chacune et chacun, particulièrement les jeunes, doivent œuvrer pour un monde de Liberté, d'Egalité, de Fraternité, de Solidarité et de Paix.